24 HEURES DU MANS MOTOS. Kawasaki prend le large alors que la nuit se dissipe.
- Alicia Quénard
- il y a 8 heures
- 3 min de lecture
Au petit matin du circuit Bugatti, la Kawasaki n°11 du team Webike Trickstar mène solidement la 48éme édition des 24 Heures Motos. Avec trois tours d’avance sur la Yamaha n°7 du YART et huit sur la BMW n°37 du BMW Motorrad World Endurance Team, la machine verte a fait le trou dans une nuit marquée par les rebondissements. En catégorie Superstock, c’est la Honda n°55 de National Motos FMA qui tient la corde, devant la n°41 de Dafy-RAC 41-Honda.

La nuit a réservé son lot de pièges. À 3 heures du matin, Corentin Perolari signe le meilleur tour en course au guidon de la Honda n°5 (1'37’’847 à 153,9 km/h), mais la piste reste traîtresse. En l’espace d’une heure, six chutes vont animer la course. La plus spectaculaire survient à 3h12 : Antoine Delestre est éjecté de la Yamaha n°98 dans un violent highside. Chris Leesch, alors deuxième du Superstock sur la Honda n°41, ne peut l’éviter. Heureusement, les deux pilotes se relèvent indemnes. Diego Poncet repartira sur la n°41 après une réparation express, maintenant la machine en deuxième position de sa catégorie.
S’ensuivent les chutes de Martin Choy (Kawasaki #85), Hikari Okubo (BMW n°25), Ludovic Rizza (Metiss n°45), puis celle de Daniel Saez Gutierrez sur la Kawasaki n°33. Une série noire qui met en lumière les conditions de piste particulièrement piégeuses.

À 4h29, une possible traînée d’huile à la sortie des S Bleus provoque un incident collectif : cinq motos partent à la faute (Yamaha n°99, BMW n°713, Honda n°44 et n°53, ainsi que la Metiss n°45). La direction de course n’a d’autre choix que de sortir la voiture de sécurité. Pendant 19 minutes, les commissaires de piste s’affairent avec efficacité pour nettoyer et sécuriser le circuit, récupérant au passage des débris comme un compteur de vitesse ou un slider. Nouvelle neutralisation à 6h16, cette fois à cause de la Yamaha n°86 de Pitlane Endurance-JP3 dont le moteur explose dans un panache de fumée.

Vers 5h10, la pluie fait son retour sur le circuit. Malgré les drapeaux signalant le changement d’adhérence, les chutes se multiplient. Une dizaine de motos vont à terre, dont des prétendantes au podium : la Honda n°5 de F.C.C. TSR Honda France et la BMW n°37. Corentin Perolari ramène une moto bien amochée : bulle arrachée, bracelet droit brisé.
Côté BMW, Markus Reiterberger en profite pour ravir la troisième place, au guidon de la n°37. Les Pompiers du Team 18 ne sont pas épargnés non plus : la Yamaha n°18 chute et doit passer par les stands pour réparation.

Parmi les équipes en lice, la Yamaha n°153 du team mayennais TPC by Moteur Actif vit sa première participation avec bravoure. Menée par Sarah Peltier, ancienne sixième du championnat de France d’endurance (Ultimate Cup), l’équipe a connu une préparation semée d’embûches : moteur cassé aux essais, moto détruite sur une flaque d’huile, chutes… Malgré tout, à 7h du matin, la n°153 pointe à la 32éme place du général (20éme Superstock). « Après tout ce qu’on a vécu, la course se passe plutôt sereinement », souffle Sarah Peltier. « Une seule chute nous a fait perdre 26 minutes. »
Classements provisoires à 8h de l'arrivée
Top 5 général :
Kawasaki n°11 – Webike Trickstar : 508 tours
Yamaha n°7 – YART Yamaha : à 3 tours
BMW n°37 – BMW Motorrad WET : à 8 tours
BMW n°6 – ERC Endurance : à 12 tours
Kawasaki n°24 – Maxxess by BMRT 3D : à 18 tours
Top 3 Superstock :
Honda n°55 – National Motos FMA : 488 tours
Honda n°41 – Dafy-RAC 41-Honda : à 6 tours
Yamaha n°18 – Team 18 Pompiers Igol CMS : à 9 tours
Top 2 Production :
Yamaha n°222 – Team Supermoto Racing
Kawasaki n°199 – ARTEC
Liste des abandons recensés à 7.00 h
Metiss n°45 – Chute
Aprilia n°15 – Divers incidents
Yamaha n°96 – Équipage réduit à deux pilotes
Ducati n°111 – Manque de pièces
Honda n°27 – Casse moteur
BMW n°90 – Chutes
BMW n°2 – Chute
Honda n°241 – Chute
Honda n°4 – Casse moteur
Kawasaki n°42 – Cadre cassé
Yamaha n°14 – Chutes
La nuit fut longue et chaotique, mais la course tient toutes ses promesses. Reste maintenant à voir si Kawasaki pourra maintenir son rythme effréné jusqu’au drapeau à damier.
Crédit photos : Jean Marie FARINA / RACINGSHOOTS