Les 24 Heures du Mans 1995 ont marqué une édition historique par la prédominance des voitures de catégories GT1 et GT2, issues principalement du championnat BPR Global GT Series. Cette configuration a brouillé les attentes, car contrairement aux éditions habituelles, les prototypes, souvent favoris, devaient cette fois affronter une forte concurrence des GT.
La pluie, omniprésente durant une grande partie de la course, a également eu un impact majeur. Les voitures de catégorie GT, plus lourdes, ont mieux géré les conditions humides que les prototypes, moins stables dans ces circonstances et plus vulnérables à l'aquaplanage. Ainsi, les GT ont pu mieux exploiter leur adhérence et puissance, ce qui leur a donné un avantage inattendu et a permis à une GT (la McLaren F1 GTR) de remporter la course, une rareté dans l’histoire de la compétition où les prototypes sont souvent dominants. Cette machine pilotée par Yannick Dalmas, JJ Lehto et Masanori Sekiya remportait la victoire dès sa première participation au Mans. Ce fut une surprise majeure car la McLaren, était conçue à l'origine comme une voiture de route. Masanori Sekiya est également devenu le premier pilote japonais à remporter les 24 Heures du Mans. Le pilotage impressionnant de JJ Lehto, notamment de nuit et sous la pluie, a été un facteur clé du succès de la McLaren n°59.
Le podium
McLaren F1 GTR n°59 - Team Kokusai Kaihatsu Racing
Yannick Dalmas, JJ Lehto, Masanori Sekiya
Courage C34 n°13 - Team Courage Compétition
Eric Hélary, Bob Wollek, Mario Andretti
McLaren F1 GTR n°51 - Team Harrods Mach One Racing / David Price Racing
Andy Wallace, Derek Bell, Justin Bell
La domination des prototypes n'a pas eu lieu comme attendu. Les prototypes Courage et Ferrari ont bien performé, mais les GT ont tiré profit des conditions de course. Le succès des McLaren a prouvé l'équilibre de cette catégorie face aux prototypes. Cette édition reste l'une des plus mémorables de l'histoire des 24 Heures du Mans, non seulement pour son dénouement inattendu, mais aussi pour les conditions extrêmement exigeantes qui ont mis à l'épreuve pilotes et équipes.
Crédit photos : Stéphane CAVOIT / RACINGSHOOTS